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« D'elle, il me reste un foulard bleu, une bouteille vide de son parfum et ce cliché sépia, conservé dans un cadre rouge : la vingtaine resplendissante, chignon laqué, bustier soulignant le galbe de sa poitrine, Arlette trône sur la cheminée de mon salon. Mais je ne sais presque rien d'elle, quelques dates, mes souvenirs d'enfance. Je fouille ma mémoire, gratte le passé. Comment la saisir, elle qui ne s'est jamais laissé attraper par personne ? » Entre Tunis et Marseille, Olivia Elkaim nous entraîne dans le sillage de sa grand-mère maternelle, une femme libre et magnétique au destin percuté par la guerre, la décolonisation et l'exil, dont elle livre un portrait incandescent.

"Une nuit d'octobre 1958, à Relizane, en Algérie. Marcel est enlevé par un commando. Sac sur la tête, mains liées, il est jeté dans un camion, certain qu'il va être exécuté. Mais trois jours plus tard, il revient, retrouve sa femme et ses deux fils, son atelier de couture. Ses amis, ses frères, son épouse, tous exigent de savoir ce qu'il s'est passé. Mais il garde le silence. À quoi a-t-il participé pour rester en vie ? Olivia Elkaim retrace le destin hors norme de son grand-père pendant la guerre d'Algérie, puis son arrivée en France en 1962. Elle réinvente une manière d écrire la nostalgie, le rêve d'une terre jamais oubliée et la piété filiale, et convoque ses fantômes familiaux, cette part de nos aieux que nous portons à travers le temps, et bien souvent malgré nous."